BAFA : Les 3 savoir-faire essentiels de l'animateur

Découvrez les compétences et savoirs-faire essentiels de la formation BAFA, de la maîtrise d'une animation au sens donnés aux activité.
Vitacolo publie de la documentation pédagogique à l’attention de ses formateurs BAFA. Dans ce cadre, il leur rappelle quels doivent être les trois principaux savoirs-faire d’un animateur.
Pour encadrer les jeunes, les avoirs-faire s'acquièrent.
Une vie de groupe saine résulte d'animateurs investis et présents, soucieux du bien-être du groupe.
L’animateur BAFA doit acquérir des connaissances et des savoir-faire dès son stage théorique. Ce savoir devra évoluer au fil de ses expériences, l’important étant d’être capable de se remettre en cause et de donner du sens à son action.

Savoir donner du sens aux activités organisées

Une activité n’est pas une fin en soit : elle doit pouvoir répondre aux enjeux du groupe d’enfants à laquelle elle va être proposée. Même si cette réflexion est difficile pour un stagiaire BAFA, il est important de sensibiliser les futurs animateurs à cette réalité.
Par exemple, un animateur élaborant une grille d’animation pour une semaine, pourra décider d’opter, les premiers jours, pour des activités fédératrices : activités impliquant la découverte des compétences d’autrui, la coopération entre les membres du groupe, ou encore la découverte du milieu environnant.
Les stagiaires découvriront donc comment :
- favoriser des activités créatrices de synergies lorsque le groupe semble manquer de cohésion (jeux coopératifs)
- utiliser des supports tels que les activités de construction ou les projets artistiques collectifs (spectacles, expositions etc…) lorsqu’un groupe a besoin d’apprendre à se connaître
- Mettre en place des activités de compétition pour dynamiser un public
- utiliser l’adversité entre équipes pour créer des cohésions au sein des différentes équipes
- favoriser les jeux impliquant la prise de parole pour créer du lien entre les participants
- organiser des activités manuelles pour créer du contact au sein d’un groupe

Prendre en compte le rythme et les besoins de l’enfant

La connaissance de l’enfant et de son rythme doit permettre à l’animateur d’adapter son programme d’animation. Quelques connaissances doivent donc être acquises pour que les stagiaires puissent proposer des activités adaptées :
- Connaitre les besoins en sommeil de chaque tranche d’âge, pour pouvoir choisir la durée et les horaires auxquels seront proposées les animations
- Identifier les moments de baisse de l’attention et de la concentration dans la journée. Par exemple, savoir que l’enfant a besoin de tranquillité au lever jusqu’à environ 9 :30 avant d’entrer dans des activités dynamisantes.
- Savoir adapter les activités à la tranche d’âge : connaissance des rythmes de développement de l’enfant.
- Comprendre le découpage de la journée en 4 repas, et savoir exploiter au mieux ce découpage.

Élaborer un projet d’animation conforme au projet pédagogique du directeur

Il est inutile de former les directeurs à la création de projets pédagogiques pertinents, construits et cohérents si les animateurs BAFA ne sont pas formés à la mise en application de ces projets. Il est donc nécessaire que les animateurs connaissent :
- l’existence du projet pédagogique, et son caractère impératif . L’animateur aura ainsi l’esprit critique suffisant pour exiger du directeur le projet pédagogique, avant de s’engager.
- la connaissance des différents niveaux de projets : éducatif, pédagogique et d’animation. Le stagiaire pourra ainsi prendre conscience de son inclusion dans un ensemble cohérent de personnes et institutions ayant un rôle éducatif à jouer. L’animateur étant au contact direct des enfants, il est important de lui faire prendre conscience de cette pyramide des projets et de sa place primordiale dans le dispositif.
- les grandes lignes d’un projet pédagogique, et en particulier les choix pédagogiques ayant une importance dans le cadre de la création du programme d’activités. Les stagiaires devront identifier les valeurs promues par le directeur et l’organisme, mais aussi les modalités d’organisation des activités et des animations.
Par exemple, un fonctionnement basé sur l’autonomie des enfants pourra induire pour l’animateur une prise en compte permanente des demandes des enfants (au jour le jour), alors qu’un projet pédagogique basé sur l’implication des enfants dans un projet défini induira plus de préparation en amont pour permettre à chacun de trouver sa place dans le projet.

Maitriser les techniques d’animation

Maîtriser un répertoire d’activités

Tout commence par la capacité à se constituer un répertoire de jeux, chansons, contes et veillées pour avoir des références, un cadre de pensée et des ressources pour animer en toutes circonstances.
Il est illusoire de partir du principe que l’animateur sera imaginatif sans apprentissage. L’imagination se base forcément sur des exemples connus, il faudra donc que le stagiaire reparte de son stage avec un répertoire de jeux, chansons et contes maîtrisés sur le bout des doigts. Outre l’aspect rassurant de cette compilation, cela lui permettra de faire ses premières expériences en toute quiétude, puis de susciter son imagination et sa capacité à proposer des activités nouvelles, plus personnelles et plus adaptées.
Il s’agira ainsi de connaître les bases de jeux et d’activités permettant d’animer en toutes circonstances, c’est à dire :
- animations nécessitant une préparation importante : grands jeux, olympiades, jeux de piste, projets artistiques, activités de construction ou de fabrication d’objets, contes et spectacles.
- animations improvisées ou nécessitant une préparation plus modeste : petits jeux, chansons, activités manuelles de base, jeux d’extérieur traditionnels.

Savoir combiner les bases de jeux pour créer de nouvelles animations

Les stagiaires doivent comprendre que les jeux appris ne sont pas figés, mais qu’ils permettent de laisser libre cours à son imagination. Ainsi, un poule-renard-vipère est avant tout un système de jeu, une organisation permettant de jouer à 3 équipes et plus sur la base d’un chasseur et d’un chassé. On peut donc utiliser le système du PRV pour jouer à d’autres grands-jeux tels que la bataille navale, le Zagamore ou le douanier-contrebandiers.
De même, les contes lus et appris peuvent être évolutifs en faisant marcher son imagination ou celle des enfants. L’animateur devra progressivement prendre l’habitude de se détacher des bases acquises pour créer des combinaisons et sortir du cadre classique. Pour cela, le stagiaire doit pouvoir comprendre et visualiser le champ infini de liberté dont il disposera une fois qu’il saura utiliser ces combinaisons.
Les formateurs pourront aussi aborder la question en présentant les grandes « structures de jeu ». Par exemple : le jeu de pistes, le jeu en étoile, le jeu de postes, le jeu de stratégie et le jeu de stand, et, dans une moindre mesure, le jeu télé, jeu de société…

Savoir utiliser l’imaginaire de l’enfant

Nous entendons par « imaginaire » l’ensemble des techniques ayant pour objectif de transporter l’enfant dans un univers à part, que ce soit dans le temps d’activité ou en dehors. L’imaginaire peut être essentiellement suscité par :
- le fait que les animateurs jouent un rôle
- des costumes, décors et musiques d’ambiance
Selon les organismes, l’imaginaire tient une part plus ou moins importante dans la création des animations. L’ignorer serait prendre le risque de former des animateurs incapables d’entrer dans certaines équipes d’animation. Le généraliser et l’instituer comme obligatoire serait tout autant regrettable puisque certains organismes n’y font quasiment pas référence dans leurs programmes d’activités, voir le rejettent.
Les animateurs stagiaires acquerront donc les techniques d’utilisation de l’imaginaire, et débattront des avantages et inconvénients de l’utilisation de ces techniques. Aborder les risques d’un imaginaire trop poussé, tout comme la difficulté de faire entrer les enfants dans un jeu sans susciter de fabulation fera partie de la réflexion à mener en amont avec les stagiaires, pour leur permettre d’avoir toutes les cartes en main.

Savoir utiliser les ressources matérielles et géographiques

Les stagiaires vont devoir mobiliser des ressources matérielles pour concevoir leurs activités. Du matériel consommable, de l’électronique, de l’informatique et de l’audiovisuel (caméras, appareils photos, sono) seront mis à sa disposition pour permettre de mobiliser des ressources variées. Toutefois, pour habituer l’animateur à faire avec peu, certains projets devront être menés avec un minimum de matériel.
Il leur sera aussi demandé de sélectionner leurs terrains de jeux en intérieur comme en extérieur. Enfin, les stagiaires devront utiliser leur imagination pour concevoir des décors, costumes et ustensiles utiles à leurs animations. Cette dimension très pratique et technique fait partie intégrante du travail de l’animateur.

Se spécialiser

Pour les approfondissements, des techniques spécifiques devront être acquises. Il faut partir du principe que les animateurs possédant un approfondissement spécifique tel que « création de spectacle » sont souvent recrutés pour mener un programme d’activités en étant la seule et unique ressource de l’équipe pédagogique dans le domaine concerné.
Ainsi, il n’est pas rare qu’un directeur recrute un animateur ayant un approfondissement « cirque » pour mener une semaine d’activités sur le thème du cirque, en accueil de loisirs comme en séjour de vacances. Aussi, les stagiaires formés en approfondissement devront être capables de créer de A à Z un programme d’activités cohérent de plusieurs séances.