Les parents ont-ils encore le droit d'éduquer leurs enfants ?

Ecole obligatoire de la République…école de la confiance ! Un espace où désormais l’éducation de votre enfant sera faite de manière individualisée, “adaptée selon les lieux d’habitations, et les options qui en sont liées…”
Oups, après la séléction optimisée de nos céréales, de nos légumes, de nos animaux, de nos modes de vies…il est temps d’augmenter le rendement éducatif des enfants pour mieux servir ce concept si délirant de la Nation. Les écoles deviendront elles selon les secteurs des fabriques de médecins, d’ingénieurs, de plombiers ? Quelles libertés avons-nous, parents, face à tout cela ? Sommes-nous seulement encore responsable de l’éducation de nos enfants? Vitacolo ouvre le débat avec vous…

Grandir dans les cercles éducatifs ?

Partageons un peu les connaissances sur l’éducation pour pouvoir déjà partir d’une base saine de débat. A Vitacolo, nous avons identifié qu’au cours de sa vie un enfant va être influencé dans sa construction par 3 structurations fondamentales :

L’éducation obligatoire : la famille et l’école

En France, l’école est obligatoire dès 3 ans depuis 2019. Cette école de la République a mission de donner une culture commune aux enfants, d’harmoniser les savoirs utiles à son épanouissement et à celui de la société. Une école basée sur le principe de l’égalité des savoirs : on apprend les mêmes choses, au même âge. C’est une école qui a pour but aussi de convaincre chaque enfant que nous avons bâti notre civilisation sur des échecs et des réussites, et que cette République est le résultat de combats pour la liberté de tous…
Et la famille ? Il est obligatoire pour un enfant d’avoir des cadres éducatifs qui assurent sa sécurité sanitaire, physique et affective. Les parents sont donc directement responsables de cela. Par parents nous entendons ceux reconnus par la loi comme tels pour l’enfant. Lorsque pour des raisons diverses les parents “déraillent”, les services de l’enfance prennent la relève et s’occupent de cette mission (enfants placés, aide éducative en famille, foyers, lieux de vie…).
La famille va apporter à l’enfant une histoire, des valeurs différentes, une culture familliale et sociétale par le prisme de leurs propres histoires.

L’éducation secondaire ou populaire (et politique ?)

Ces deux entités obligatoires (l’école et la famille) vont avoir autour d’elles différents partenaires éducatifs qui permettront de complétercompenser des besoins identifiés par ces dernières, auxquels elles ne peuvent répondre seules. Ainsi une école va organiser une classe de découverte pour partir à la rencontre de la Nature, va choisir un spectacle, une sortie cinéma, des sports à pratiquer, des musiques à découvrir… Et la famille fera de même : inscrire son enfant au club de jokari du quartier, le faire participer au tournoi de boules lyonnaises du coin, le faire partir en colonie de vacances à Vitacolo :-), l’envoyer chez les scouts…
Tous ces partenaires éducatifs forment depuis plus de 150 ans l’éducation populaire. Elle a pour objectif de construire les citoyens de demain, libre de grandir et de construire leurs propres valeurs. Elle a pour ambition de rendre la culture accessible à tous et à toutes, et donc le savoir, la connaissance, le sens critique.
Dernière nouveauté en date, le Service National Universel qui se dit être le trait d’union entre l’éducation militaire, l’éducation nationale et l’éducation populaire (citation d’un responsable sur un reportage de France 2)… Si par vivre le collectif et visiter un château on est dans l’éducation populaire, il faudra quand même relever un peu les ambitions, notamment en sortant l’aspect militaire, “simple outil pour rassurer une tranche électorale” comme nous l’a confié récemment un journaliste proche du sujet.
L’éducation populaire connaît un essor après 45, où le constat fait mal : l’école ne permet pas aux citoyens d’éviter les pires crimes que l’humanité vient de connaître. Alors l’éducation politique se renforce. “Oulah cachez ce mot que nous nous sommes appropriés : nous parlerons d’éducation populaire”

La hasard de la vie : la dernière éducation ?

Parce que nous ne pouvons contrôler les rencontres, bonnes ou mauvaises. Bon… avec une mixité sociale qui a disparue, on peut quand même minimiser la rencontre des classes. Pas de jaloux, pas d’envieux, moins de violences ?
Les rencontres construisent la vie. Des expériences amoureuses, des identifications à des groupes de potes, des souvenirs douloureux, des mauvaises rencontres, des amitiés, des trahisons, des chutes à vélos, des fou-rires…Tout cela nous ne le contrôlons pas. Mais nous avons la responsabilité que toutes ces aventures puissent faire émerger le meilleur d’entre nous.
Nos émotions sont aussi un vecteur d’individualisation, et donc d’appréhension des expériences de la vie. Dès la première année, les travaux de Boris Cyrulnik et tant d’autres nous rappellent que le nourisson développe ses émotions. Et que la famille à ce moment à une énorme responsabilité face à cela : provocation d’émotions miroirs, développement de l’empathie, équilibrage émotionnels, aide à l’identification de ce que le nourisson puis l’enfant ressent…

L’éducation par les parents et les paires : nouvelle forme de résistance ?

Un chiffre est sorti il y a peu et  a motivé l’écriture de cet article : les parents seraient finalement responsable de 14% de l’éducation de leurs enfants !(interview radio en voiture :-) ) A la lumière de ce que nous avons partagé ensemble ci-dessus, il est évident que les parents ne sont pas les seuls à entrer en “relation éducative”. Ce que ne dit pas ce chiffre c’est l’impact de ses 14% sur le reste. Nous savons qu’un nourisson vivant dans un schéma rassurant et stable, grandira avec une confiance en soi et une sociabilisation plus importante. Nous savons qu’un cadre empathique et bienveillant offre un lieu d’épanouissement de la personnalité pour tous les membres du foyer (famillial ou autre).
L’école a été créée dans l’objectif d’administrer le pays, et l’arrivée des filles à l’école n’arrive pas par le souhait d’une “école de l’égalité”…parole de cadre fonctionnaire du ministère ! L’éducation nationale a toujours voulu s’inviter dans l’éducation familiale, avec même le souhait d’éduquer par l’enfant, les parents “défaillants” de la République. Mais qu’est-ce qu’un parent défaillant ? C’est celui qui n’invite pas à la réussite de la démocratie et à l’épanouissement de notre Nation, concept purement artificiel. Une Nation n’a pas d’émotions, d’empathie. Le peuple oui !
Face à une école du résultat et de la compétitivité, de l’évaluation et de la hiérarchisation, la famille résonne comme un lieu d’apaisement où l’enfant peut souffler et faire grandir les rêves qu’il a envie de voir se concrétiser. On a pas envie de devenir pompiers par le théorème de Pythagore ! Plus qu’un droit, c’est un devoir de maintenir une éducation familliale libre et émancipatrice.

Allons enfants de la patrie !

Alors oui les parents ont encore le droit et le devoir d’éduquer leurs enfants. Un droit d’y apporter leurs touches personnelles, un droit de développer une écoute et du dialogue. Un devoir de sécurisation, d’émancipation et dépanouissement. Un devoir de rendre créatif !
Les colonies de vacances sont un lieu particulier dans l’expérience d’un enfant, il y vivra de belles réussites et des moments plus tumultueux. Nous assumons à Vitacolo (et ailleurs aussi) la responsabilité que les familles nous donnent en confiant leurs enfants. Nous faisons comme elles de notre mieux pour les inviter à se construire citoyens du monde !