Du développement durable à la transition écologique

Êtes-vous plutôt développement durable ou transition écologique ? Découvrez cinquante ans d’histoire de l’écologie politique et citoyenne pour comprendre les enjeux des rapports entre l’humain et la nature dans le monde de demain.

Les bonnes intentions du développement durable

Savez-vous vraiment ce qu’est le <span style=“font-weight: 400;”>développement durable<span> ? Le terme, apparu pour la première fois en 1958 dans le rapport de la 1ère ministre suédoise Brundtland présenté à l’ONU sous le titre “<span style=“font-weight: 400;”>Our common futur”<span> désignait à l’origine un développement humain qui “ne compromette pas l’avenir des générations à venir”, en mettant sur un même niveau de développement les “3E” : Economie, Egalité et Environnement.
Cette conscience d’un environnement à préserver existe dans l’esprit de l’humain depuis la nuit des temps, et l’idée d’une saine gestion des ressources naturelles était peut-être en germe dans l’esprit de Platon ou dans les pages de la Bible et du Coran.
En 1972, la volonté de ne pas exploiter la nature à outrance est appuyée par le Club de Rome à travers la publication du rapport Meadows intitulé “<span style=“font-weight: 400;”>The limits to growth<span>” (les limites de la croissance). À l’échelle du monde, le développement durable devient politique (protocole de Kyoto, sommets de la Terre, COP21…).
L’écologie gagne la conscience collective à travers des films et documentaires qui s’appuient sur les travaux des ONG et des communautés scientifiques. Tandis que le GIEC et Al Gore perçoivent le prix Nobel de la paix pour le documentaire “<span style=“font-weight: 400;”>An inconvenient truth<span>” (Une vérité qui dérange), les Nations Unies mettent en oeuvre les les 17 Objectifs du Développement Durable. Les connaissez-vous ?
Cinquante ans plus tard, quelles conclusions pouvons-nous tirer de cette politique de développement durable ? Que “notre maison brûle, et nous regardons ailleurs” - pour reprendre l’élocution de Jacques Chirac au sommet de la Terre de Johannesburg en 2001. En effet, les politiques n’ont pas été à la hauteur des enjeux, et les constats sont effarants : réchauffement climatique, effondrement de la biodiversité, raréfaction des ressources naturelles, épuisement des sols… Il y a de quoi déprimer !
Serions-nous alors, comme le prétendait le philosophe allemand Hans Jonas, “aveugles face à l’apocalypse” ? Si les dernières élections européennes montrent un alignement progressif de l’écologie politique sur les volontés citoyennes, la pollution et l’épuisement des ressources continue de croître à mesure que poursuivons notre “croissance sélective” et vertueuse… Le chemin du développement durable est encore long, mais est-il toujours le bon ?

La transition écologique et solidaire, quand deux combats ne font qu’un

Entre fin du monde et fin du mois, l’écologie oscille entre une préoccupation de riches et un même combat. En effet, comment se préoccuper de l’avenir de la planète quand on a déjà du mal à mener une vie digne ? Pour résoudre cette tension, l’ex-ministre Nicolas Hulot ne compte plus sur les sphères politiques, et quitte le gouvernement avec une certitude : c’est au niveau local que nous pouvons résoudre le problème global. Nous devons changer nos modes de vie.
Aussi, les études l’indiquent : les classes les plus aisées sont également celles qui génèrent le plus d’émissions carbonées. Acheter des tomates bio, ça ne compense pas un voyage en avion à Bali ! Bref, tous ces sermons autour de la consommation tendent à créer un sentiment de culpabilité chez l’individu, et les entreprises en profitent pour vendre des produits labellisés “responsables” pour alléger nos consciences. Ouf !
Petit à petit, une philosophie parvient tout de même à faire son trou : c’est la “sobriété volontaire”, telle que la défend le mouvement des Colibris. Faire le choix de mener une vie simple et heureuse, n’est-ce pas une façon conviviale de partager le monde ? Et devinez qui sont déjà les spécialistes de la sobriété… Bien sûr, ce sont les classes populaires ! A Vitacolo, on n’arrête pas de le dire : tout le monde peut apprendre de tout le monde.

Fin du développement durable, naissance de la transition écologique et solidaire

Bienvenue dans l’ère de l’anthropocène ! Quand le développement technique impose sa maîtrise sur la nature, l’humain doit jouer son rôle de jardinier et assumer sa responsabilité dans le dérèglement climatique. La transition écologique suggère ainsi un mode de vie plus doux, basé sur la convivialité, la solidarité et l’inclusion. À nous d’inventer une nouvelle approche des rapports entre l’humain et la nature !
À l’inverse du développement durable (dit “faible”), la transition écologique soutient le concept de “durabilité forte”, selon lequel l’humain est à l’intérieur du réseau équilibré des écosystèmes, solidaire du destin de ses membres. L’activité humaine s’effectue dans un cadre limité et soutenu par des efforts volontaires de conservation, consciente que le capital naturel ne peut être substitué par aucun autre, matériel ou humain. Franchement, vous trouvez ça malin de remplacer les abeilles par des robots butineurs ?
Aujourd’hui, la transition écologique et solidaire est une volonté individuelle plus qu’une réalité sociétale, et doit encore devenir une priorité crédible et engageante aux yeux des politiques. Voilà pourquoi nous travaillons à partager ces valeurs pour en faire une volonté commune. Si l’ensemble de la société s’engage pour la transition écologique et solidaire, le changement s’ensuivra naturellement, et bien plus vite qu’on ne le pense !

L’association Vitacolo, actrice d’une société en mouvement

En tant que partie de la société civile, Vitacolo souhaite assumer sa part de responsabilité en s’impliquant dans cette transition écologique et solidaire ! Aussi, nous avons inscrit l’éducation par l’environnement dans notre nouveau plan d’orientation et nous continuons d’améliorer nos pratiques (consommation raisonnable, repas privilégiant des produits locaux…) avec les différents acteurs politiques qui mettent en commun les savoirs et les compétences au service de réseaux solidaires.
Parce qu’il est injuste que des jeunes puissent partir en vacances à l’autre bout du monde tandis que d’autres n’ont pas les moyens de sortir de leur quartier, nous continuerons de prôner les fondamentaux de l’éducation populaire : culture et loisirs pour tou-tes.
Aussi, le développement de notre pédagogie autour de la sécurité affective et du développement émotionnel nous semble liée aux nouveaux enjeux de société. Nous souhaitons faire de l’urgence un moteur éclairé de la prise de conscience collective plutôt qu’un générateur médiatique de peur et d’instrumentalisation politique. En bref, nous croyons qu’il est possible de concilier la protection de l’environnement et celle des droits fondamentaux de l’humain en renonçant à leur exploitation au service du capital.
<span style=“font-weight: 400;”>Alors, prêt-es à transitionner avec nous ?<span>
Pour aller plus loin :
Imago TV - la chaîne de la transition
Demain - reportage de Mélanie Laurent et Cyril Dion