Vitacolo, acteur engagé de l'éducation populaire

Vitacolo, acteur engagé de l'éducation populaire
Les prémices de l’éducation populaire française sont apparus après l’essor au début du 20ème siècle de mouvements de jeunesse menés par Baden Powell et le scoutisme, par l’Eglise de France et le Parti communiste. La seconde guerre mondiale a elle enraciné l’idée que l’Éducation Nationale devait se renforcer par l’apprentissage de la citoyenneté et du vivre ensemble. Ainsi l’éducation politique puis populaire s’est dessinée avec l’apparition d’une multitude de mouvements et d’associations de diverses ambitions. Au cours des années 2000, la colonie de vacances connaît un certain déclin, lié à des facteurs économiques difficiles dans les familles mais aussi par un besoin de redéfinir le sens des loisirs éducatifs. Vitacolo naît en 2008 de l’ambition de moderniser cette force citoyenne en créant des séjours qui rassemblent par la passion. La passion est la porte d’entrée pour travailler sur l’ensemble des ambitions de l’association.Les valeurs de l’éducation populaire sont nombreuses. Vitacolo en a sélectionné certaines qu’elle s’attache à promouvoir en tant qu’organisme d’accueil collectif de mineurs, spécialisé dans les séjours de vacances. Retrouvez par ailleurs tous nos articles destinés à nos formateurs.

Introduction

Organiser une expérience de vie en collectivité, telle qu’un accueil de mineur, consiste essentiellement à trouver le bon ajustement entre l’épanouissement individuel et l’intérêt collectif. Il faut à la fois réunir les conditions pour qu’un groupe puisse se créer, et s’assurer que chacun ait pu trouver sa place au sein de ce groupe.Toutes les grandes valeurs de l’éducation populaire concourent à ces deux impératifs. Plutôt que les exposer de façon absolue et générale, nous préférons les situer directement dans le contexte propre aux ACM à l’éducation populaire en général : celui de la l’épanouissement d’un groupe de personnes vivant en collectivité.

La constitution d’un groupe cohérent

Vitacolo promeut tout d’abord les valeurs permettant de faire émerger un groupe cohérent. Ces valeurs sont les suivantes :
Le respect des règles de vie commune. Cela recouvre à la fois la possibilité de participer à l’élaboration des règles (dans la mesure du possible), mais aussi la compréhension, l’explication, la possibilité de discuter des règles ainsi élaborées : l’idée est de donner du sens à la règle afin qu’elle puisse être appliquée par d’autres moyens que l’unique recours à la contrainte. Une règle durable est une règle explicable et comprise par tous.
La notion de justice : chacun doit comprendre l’utilité des règles de vie en collectivité, telles qu exprimées par Lacordaire : « Entre le faible et le fort, c’est la liberté qui opprime et la loi qui libère ». L’idée est de combattre les dérives de la vengeance et de la loi du talion.  C’est aussi apprendre à résister aux évidences primaires selon lesquelles celui qui commet une agression peut être puni directement par sa victime. La vie en collectivité est le support idéal pour permettre aux membres du groupe d’intégrer la nécessité de recourir à un tiers pour résoudre un conflit entre des personnes.
La solidarité, l’investissement dans des projets communs : un groupe doit poursuivre des objectifs communs pour pouvoir se former et se souder. Les activités collectives, les animations, les moments de vie quotidienne collective (repas, temps calmes, accueil du matin…)  menées en ACM n’ont de sens que si elles permettent de développer la solidarité entre les membres d’un groupe.
La recherche du consensus. Au sein d’un groupe, l’apprentissage de la citoyenneté passe par la négociation, l’écoute des autres, la compréhension des points de vue de chacun. Rechercher le consensus, c’est être capable de prendre en compte l’avis de l’autre, de faire évoluer ses propres opinions en s’enrichissant de celle des autres. C’est aussi savoir faire preuve de modestie et de finesse dans les relations humaines.

Permettre à chacun de trouver sa place dans le groupe

La citoyenneté, entendue comme la reconnaissance de chacun comme membre du groupe : elle fait naître à la fois des droits et devoirs. La citoyenneté au sein des ACM ne doit pas se réduire au simple droit des individus de participer à la prise de décision au sein de la collectivité. Elle doit être présente à chaque moment de la vie du groupe, à travers une perpétuelle prise en compte des demandes, des avis et des problèmes de chacun. Elle est liée aussi à la notion de responsabilité individuelle.
L’écoute de chacun : chaque personne membre du groupe doit pouvoir exprimer son avis et le confronter à celui des autres, et ce à tout moment. Cela permet au groupe de trouver en lui-même les ressources pour évoluer, identifier les problèmes et trouver des solutions. La parole doit être redonnée à chaque individu pour lui permettre d’occuper la place qui lui convient au sein du collectif.
Le respect de l’autre : les valeurs de tolérance, d’acceptation et de compréhension des différences sont essentielles. Les différences exprimées par chacun doivent toutefois rester compatibles avec la vie en groupe et le principe selon lequel la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres.
La laïcité : l’éducation populaire a toujours été un vecteur de transmission des valeurs de la République. La laïcité de l’accueil permet de s’assurer que chacun pourra trouver sa place dans la collectivité, quelle que soit sa religion, son culte et sa tenue. N’en promouvoir aucune et assurer la liberté de conscience des uns et des autres fait partie de nos valeurs. Cela passe aussi par le refus du prosélytisme, entendu comme tout comportement qui tend à mettre en valeur une religion afin de conquérir de nouveaux adeptes.
L’émancipation et l’inclusion de tous et toutes : le groupe doit permettre l’émancipation de chacun, c’est-à-dire la capacité à définir ses envies, ses opinions, puis d’exercer des choix. Le groupe ne peut pas fonctionner si les membres qui le composent n’ont pas la possibilité d’exercer des choix en toute conscience.De même Vitacolo a un engagement très fort vis-à-vis des adultes en situation de handicap qu’elle est amené à former. Le lieu est choisi pour faciliter les déplacements chacun, des temps de partages sont organisés pour que chaque stagiaire se sente solidaire de ses pairs.

Attendre de chaque animateur.rice  et directeur.rice un comportement adapté

Accueillir une jeunesse diverse et riche de ces besoins et attentes demande aux adultes de répondre à son appel et de se sentir toujours dans une relation éducative saine et équilibrée. Ainsi Vitacolo forme des adultes autour de 5 clés de comportements à avoir dans sa mission.
Disponibilité : être animateur, c’est savoir mettre de côté les soucis personnels pour pouvoir être au service et répondre de son mieux aux besoins et aux attentes des enfants qui nous sont confiés. C’est savoir maîtriser ses émotions pour pouvoir se concentrer sur le développement émotionnel des enfants, en forte période de développement.
Accessibilité : être animateur, c’est accueillir chaque enfant, sans préférence pour l’un ou pour l’autre. Il devient important de donner un temps juste et équitable à chacun et au groupe. C’est rester dans des lieux accessibles le plus souvent possible (et pas dans sa chambre fermée).
Ouverture d’esprit : être animateur c’est avoir toujours en tête que l’enfant peut nous apprendre chaque jour. C’est être curieux de chacun et de chaque     situation en étant capable de ne pas juger, tout en pouvant donner son opinion.Humilité : être animateur, c’est savoir qu’il y a des choses que l’on sait et d’autres que l’on ne sait pas. C’est se montrer capable de s’excuser quand on a commis une faute, et demander pardon. L’humilité, c’est l’outil qui construit une autorité de confiance, juste et équilibrée.
Cohérence : être animateur, c’est admettre qu’un comportement modélisant en tout point construit une crédibilité plus forte vis-à-vis des enfants. C’est savoir s’imposer une manière d’être et des principes en lien avec ceux que l’on souhaite partager avec les enfants.     Ces cinq clés de comportements permettent selon Vitacolo de construire des animateurs.rices valeureux, capable de se sentir éducateur de l’éducation populaire.