Vitacolo et les fédérations d'associations : Est il temps pour nous d'appartenir à quelque chose de plus grand?

Pour trouver des gens avec qui on pourrait échanger et apprendre : Zoom sur une des facettes de l’éducation populaire…et pas la plus connue, et pas forcément la plus jolie non plus!
Il était une fois une société où l’éducation populaire formait un front commun pour construire un monde plus juste, plus intègre. un monde où chaque association pouvait voir son projet éducatif et ses ambitions politiques se développer et grandir parce qu’elles étaient au coeur d’une problématique de société. Et puis il y a le présent, où le monde étonnant des affaires et du buisness vient entraver une conviction profonde. A Vitacolo nous avons l’envie de nous rassembler pour construire une cohérence et faire que notre voix soit aussi entendue. Alors depuis quelques années nous sommes partis à la rencontre de regroupements. Pour trouver des gens avec qui on pourrait échanger et apprendre. Zoom sur une des facettes de l’éducation populaire…et pas la plus connue, et pas forcément la plus jolie non plus!
UNATCNAJEP

L’UNAT ou comment rassembler les grands et les petits sous une même bannière

En Septembre 2015, Clément propose à Arnaud (fraîchement arrivé à Vitacolo) de participer à un colloque sur les “classes de découverte” à Marseille, organisé par l’UNAT. L’Union Nationale des Activités de Tourisme en plein air, qui rassemble aujourd’hui un grand nombre d’organismes de vacances (communes, associations, CE, entreprises à but lucratif), d’hebergeurs publics ou privés, et d’acteurs du tourisme (club, auberge de jeunesse, village vacances, etc…) autour d’un seul et même slogan : <span style=“text-decoration: underline;”>Le Tourisme au service des Hommes et des territoires<span>.
Par une structuration verticale organisée autour d’acteurs locaux (avec leurs assemblées locales) et nationaux (avec leurs colloques et autres réunions “Bilans annuels”), l’UNAT se positionne auprès de l’Etat comme un acteur incontournable pour traiter des discussions sur le tourisme et les vacances, donc les colos.
L’UNAT a fait appel à Vitacolo et Nicolas (fondateur) a présenté en 2014 le modèle économique de l’association. Depuis nous avons toujours été conviés aux rassemblements de la structure afin de donner notre opinion comme tout autres participants. En 2016 nous faisons le choix d’adhérer à l’UNAT Auvergne-Rhône-Alpes et participons à une Assemblée générale locale qui a un tout autre visage que les grandes réunions parisienne. On se rend alors compte du double visage de cette structure et de sa force de rassemblement.
Et puis on nous présente les responsables de l’UNAT. On réalise que le président est le Patron d’Aludéo (futur patron de Temps Jeunes) et que pour sa succession c’est l’UCPA qui prendra la relêve (qui absorbera Aludéo et Telligo rapidement). On observe les partis présents sur place :ligue de l’enseignement, UFCV, Francas, CEMEA, Léo Lagrange, Les CE qui organisent leurs colos, les CE qui cherchent des prestataires, des communes, quelques moyens comme nous. Et là on réalise que cela semble être un espace particulier, qui a plus des fins économiques que des fins militantes. Les sujets au fur et à mesure laisse un goût amer : mutualisation des salariés, optimisation des hebergements, Directive Travel, Labellisation des colonies, politiques de communication avec l’Etat…On se rend compte que nous ne parlons pas vraiment la même langue parce que nous, on a envie de parler : développer l’esprit critique de la jeunesse, construire des citoyens engagés, positionnement de l’éducation populaire face aux enjeux de développement durable, comment reconnaître la compétence éducative de nos réseaux…
Au final, nous décidons de ne pas renouveler notre adhésion à l’UNAT, nous continuerons à ouvrir des dialogues avec eux mais nous voulons garder une distance qui nous rend libre de dire Non! Et finalement, on ne sait même pas qui est vraiment adhérent ou pas de l’UNAT parmi les grands.

Le CNAJEP : Un comité au service du militantisme populaire

On continue notre route. En 2016, Arnaud entend qu’une entité indépendante rassemble sous son ambition d’interlocutrice avec l’Etat, plus de 70 associations de toutes tailles : Le comité national des associations de jeunesse et d’éducation populaire, le CNAJEP.
Créé après les événements de Mai 68, le CNAJEP a comme vocation de faire parler d’une voix les organisations populaires qui prônent l’artisanat à la paix et à la justice. Et il s’avère qu’en 2018, cette organisation organise ses 50 ans autour notamment d’une “agora” qui a eu lieu le 17 Novembre à Lyon. Alors à Vitacolo on a eu envie de voir.
Nous avons trouvé une multitude de visages militants assez ambitieux et trouvant tous avec leurs typicités une réponse aux changements de sociétés de demain. Nous vous laissons le plaisir de découvrir notamment le programme de l’association Choufchouf ou celui de Tous Elus.
Deux journées de travaux afin de donner les ambitions du CNAJEP pour les 50 prochaines années. Après ces deux jours un vote pour choisir les ambitions : émancipation des peuples de tous milieux, développement de l’esprit critique, soutien aux structure…ils ont redéfinit encore une fois l’éducation populaire…et nous voyons une certaine frustration grandir.
Alors on gratte et on se penche un peu sur le sujet. Qui est le CNAJEP, comment est il organisé? Et bien avec un conseil d’administration national qui traite les demandes des conseils régionaux (CRAJEP) et les demandes de l’Etat (regards sur réformes, etc…). Et dans ce conseil d’administration on retrouve : La ligue de l’enseignement, les CEMEA, les Francas, Léo Lagrange, les MJC, l’UFCV… ajouté à cela les organisations cathos ouvertes à tous : les Scouts et Guides de France, le MRJC, La JOC. Les petites organisations sont à l’échelle locale (CRAJEP) qui semblent ne pas avoir de grandes capacités d’actions (fautes de reconnaissance de leurs utilités…).
Voilà Voilà!
On est un peu déçus. Parce qu’en plus nous avions avec innocence demandé à devenir membre du CNAJEP en 2016 (sans vraiment savoir ce que cela voulait dire) et on nous a demandé notre projet éducatif et notre compte de résultats! En 2017 le CRAJEP Auvergne Rhône Alpes nous demande pareil…Est ce qu’on mesure la pertinence d’une association par rapport à sa santé bancaire et économique? On a été scié par la demande. Alors nous n’avons pas donné suite.

Le collectif camp-colo : Le vide et le tout

Janvier 2017, Le MRJC nous appelle pour que nous venions présenter lors d’un “stage de recherche” notre pédagogie de l’équité et notre ambition éducative. Nous acceptons et prenons la route de la Maison de Courcelles où a lieu ce stage. Nous sommes ravis de rencontrer ces deux interlocuteurs que nous apprécions pour leurs engagements et leurs valeurs. Là bas nous faisons la rencontre de Jean Michel Bocquet, salarié du MRJC, et qui nous parle d’un groupement “Génération camp-colo” né d’une volonté politique de l’Etat de redynamiser les colos. Novembre 2017, Arnaud est invité à participer à un échange entre plusieurs structures de ce groupement et autres : Le scoutisme français, le MRJC, La Maison de Courcelles, Eva Soleil, Vitacolo, la Jeunesse au plein air et d’autres personnes sans étiquettes.
Nous débattons sur nos volontés de créer un lieu de discussions ouvert à tous, capable de traiter de tout avec transparence, considérant la mixité sociale comme enjeu majeur de notre mission, et nos méthodes comme le contraire d’un secret des affaires. De là né le collectif camp colo et son premier engagement médiatique sur la question de la Directive Travel, qui permet aujourd’hui au collectif d’être reconnu par l’Etat comme un acteur important de réseau, et ouvre une porte potentielle auprès du conseil économique sociale et environnemental (encore un autre lieu). Aujourd’hui le collectif c’est des rencontres, pas d’adhérent, une chaîne mail qui traite de tout et où les 50 structures voient les sujets et peuvent s’y impliquer librement.
Aussi Vitacolo se sent pour l’instant en accord avec ce que propose ce collectif et aime pouvoir s’y engager.

Est il temps pour nous d’appartenir à quelque chose de plus grand?

Vitacolo veut garder son indépendance et s’ouvrir à la rencontre et au dialogue. Nous avons une place à prendre pour bouger les lignes et apporter à ce monde un peu de meilleur. Nous avons besoin de grandir, de partager pour nous épanouir.