Rencontre avec NAJAT VALLAUD-BELKACEM

L’association Vitacolo a accepté la proposition de rencontre avec Najat Vallaud-Belkacem, candidate à la présidence de la région Auvergne-Rhône Alpes, où se situe le siège de Vitacolo, les lieux de nos formations BAFA et de nos colonies des petites vacances. Une grande partie de nos adhérents vient de la région. C’est donc le vendredi 16 avril 2021 que Mme Vallaud-Belkacem, accompagnée de Yann Crombecque, élu local à la jeunesse, à l’éducation populaire et à la prévention, nous a rejoint à Villeurbanne pour une discussion ouverte autour des enjeux de la jeunesse, de l’éducation populaire et des colonies de vacances.

Durant cette rencontre de plus d’une heure, nous avons pu développer nos réflexions et nos inquiétudes :

Face à la crise sanitaire qui met à genou les acteurs des colonies de vacances, et particulièrement ceux de proximité, porteurs d’une économie locale pourtant bien utile pour beaucoup (alimentation, transport, prestataires…)

Face au déploiement du Service National Universel qui est un non-sens de la pratique émancipatrice et citoyenne que l’éducation populaire défend depuis plus de 150 ans.

Face au dispositif « colos apprenantes » qui n’a été en 2020 qu’un aspirateur à financement de l’Etat et principalement pour les gros organismes sans condition réelle d’actions éducatives en retour (Vitacolo n’a pas souhaité entrer dans ce dispositif, incohérent avec son projet éducatif et associatif).

Face à la crise structurelle et économique que vit l’éducation populaire, tiraillée entre la perte d’une politique nationale, l’envie de garder une ligne militante et engagée, et le besoin de rentabilité d’un domaine qui n’a historiquement pas vocation à l’être car d’intérêt général et d’utilité publique.

Face à une jeunesse qui subit de plein fouet cette crise sanitaire, à son engagement citoyen qui semble aujourd’hui peu reconnu, à la grande précarité qui dessine le quotidien d’une partie non négligeable de celle-ci.

<span class=“aCOpRe”>© Tim Douet<span>

Mme Vallaud-Belkacem s’est montrée à l’écoute et intéressée par nos témoignages. A la question de savoir ce que la Région pourrait faire pour soutenir nos activités et la jeunesse, nous avons émis plusieurs propositions concrètes :

fatiguées par le temps, et qui offrent pourtant une offre de mobilité indispensable en ruralité. Gratuité ou « prix solidaire » pour les départs en colonies de vacances, afin que le coût du transport ne devienne pas un frein au départ, notamment pour les classes moyennes.

Faire des

des lieux de rencontres avec l’éducation populaire, en valorisant notamment la formation BAFA auprès de ces jeunes, et en ouvrant à la mise à disposition les établissements pour les associations de jeunesse dans le cadre leurs activités associatives, de formations…

S’inspirer du système

pour proposer un soutien à la lutte contre la précarité de la jeunesse, et valoriser l’engagement de cette dernière pour permettre à tous les jeunes, quelque soit sa condition sociale, physique ou mentale, de vivre des expériences de bénévolat.

Ouvrir une réflexion sur le

. Beaucoup de centre de vacances ne peuvent être rénovés sans soutien. La Région, en tant qu’actrice de services publics dans les territoires, doit pouvoir se positionner sur le sens que l’on peut donner à ce patrimoine, pour en faire des lieux de luttes contre la désertification des services de proximité notamment.

Renouer le dialogue avec les associations d’éducation populaire. Et le faire dans une démarche de grande consultation pour éviter que seuls les plus gros puissent avoir leurs mots à dire ou leurs possibilités d’agir sur des politiques publiques. En créant

, la région pourrait apporter une pierre non négligeable à l’accès à la démocratie, à la politique et au renouveau du monde de demain.