A Vitacolo nous refusons la marchandisation des colonies de vacances et nous n'apprécions d'aucune manière que le monde des colos deviennent un buisness comme un autre
Depuis maintenant plus de 20 ans, la politique jeunesse n’est plus orientée sur la nécessité de former une communauté citoyenne et actrice de la démocratie. A Vitacolo nous refusons
la marchandisation des colonies de vacances et nous n’apprécions d’aucune manière que le monde des colos deviennent un business comme un autre. Après la culture qui a mal depuis quelques années, c’est l’éducation que l’on privatise. Commençons déjà par les vacances et ensuite on se chargera de l’école. Petites réfléxions partagées.
A quoi servaient les colonies de vacances?
Les colonies et organisations de vacances types classes vertes ont plus de 100 ans d’histoire. Certains même remontent cela aux contestations ouvrières post-révolutionnaires où la bourgeoisie avait finalement pris les reines de la république, en laissant le monde ouvrier à l’abandon et loin de pouvoir se cultiver librement. L’ambition était donc pour les syndicats de créer pour les jeunes des espaces de découvertes et de cultures, au travers des voyages, etc…
Puis les guerres mondiales ont emportés deux générations à la suite de parents, laissant des millions d’enfants seuls dans toute l’Europe. Se sont développés alors des séjours afin de s’occuper de ces enfants et aussi les engraisser afin de les rendre bien nourris pour les périodes de récoltes. C’est aussi après la seconde guerre mondiale que sont apparues en grande masse l’éducation spécialisée et la construction des premiers foyers et centres sociaux.
Et aujourd’hui?
Aujourd’hui les colos n’ont plus d’intérêts sanitaires donc l’Etat s’en décharge complétement depuis déjà une vingtaine d’année, voir plus. C’est à ce moment que pas mal de personnes se sont dit : oulala mais il y a quelques choses à faire ici.
Bon alors sont sortis de cette époque des organismes militants et des organismes disons… moins engagés. Et puis pour attirer plus de jeunes, il a fallu trouver de nouvelles façons de voir les colonies. Et pendant les trentes glorieuses, on a développé le loisir en masse et les prestations de services sont apparues : karting, accrobranche, complexe aquatique, surf, etc…
Si bien que les animations simples des colonies étaient devenues ringardes, et sans valeurs sociales : on ne vas pas se vanter que son enfant ait fait un jeu de ressources qui aura mis trois heures de préparation à l’équipe d’animation. “Ouais c’était cool ils ont une journée équitation, une journée karting, une journée à la mer, etc…”
Alors depuis les années 2000 il y a un écart fort qui est apparu entre ces structures privées qui sont dans la prestation (on voit même des colos une semaine = 5 parcs d’attractions et on dort dans le bus) et les associations militantes. Aussi des mouvements d’éducation commence à se révéler et des familles se disent : tiens, et si je trouvais à mon enfant un relais avec des gens militants et engagés.
Et demain?
Les communes ne feront plus de colos. Trop chers. Les comités d’entreprises ne feront plus de colos. Pas assez d’intérêts pour les “ayants droits”. On avance sur le principe de l’offre et la demande alors qu’on devrait simplement assumer de faire pour cultiver.
Donc les grandes entreprises privées vont ouvrir des colonies de masses pour les riches, et des petites associations vivront en niches et développeront leurs modèles éducatifs. Les scouts si ils gardent leur attachement à leur but de former des citoyens, garderont une assise utile.
Le
collectif camps colos qui est apparu en 2015 fédère aujourd’hui une cinquantaine d’associations de l’éducation populaire : organisme de vacances, association d’accueils périscolaires et extra-scolaires, centres de formation, etc…et s’élève aujourd’hui comme une voie alternative face aux lobbiistes qui font mal à nos gouvernements (
#directivetravel). La crise du COVID 19 en 2020 amène aujourd’hui plus que jamais à faire sens avec le monde des colos. L’état est face à un choix politique fort : quelle type de colos soutenir? Quel sens leur donner aujourd’hui?
il semble que la décision s’oriente sur une colo “apprenante” en compensation des absences scolaires…loin des racines historiques et l’idée moderne de creer un autre espace des possibles du bien être ensemble.
On va se battre pour exister. Tant que nous serons utiles, nous serons là.